La raison a raison de freiner le cœur

J’étais sur ma voie.

Pas sur la route prévue, plutôt sur un sentier inattendu, quand son sourire m’attira.

Ma vitesse diminuait tant sa grâce me charmait, au point où je m’arrêtai net et la regardai disparaître.

Après quoi, après le cours, sur la route de chez moi, elle fut là, près de moi dans le bus.

On conversa.

Je bafouillai. Je bafouillai. Je bafouillai.

Mon accent n’aidant guère, on riait plus de ma maladresse que de mes vannes.

Mais… On riait, et n’est-ce pas ça le plus important ?

Elle était maligne, j’étais abasourdi.

Elle savait quoi dire, quand se taire, et devinait ce que je pensais.

Je mélangeais les mots, je m’arrêtais dans une phrase que je ne pouvais plus finir (pour rire comme un fou) et je ne savais pas quoi penser.

De petite taille, mignonne et sexy à la fois, drôle et sarcastique.

Elle émettait son charme, riait un bon coup et passait à autre chose en secouant ses beaux cheveux… Chuippss, elle savait comment s’y prendre !

Elle arrivait comme la foudre, on ne la sentait pas venir, mais quand elle était là, on le savait.

Elle repartait comme la brise, on la sentait partir, filer entre les doigts, sans pouvoir la retenir.

Je n’ai pas tout compris, mais ça, je l’avais bien intégré : qu’elle était trop forte, qu’elle avait trop de contrôle, sur elle, sur moi et sur autrui, et qu’il fallait qu’avant elle, je mette les voiles vers d’autres horizons.