J'avais un plan

J’avais un plan.

Il était un peu chiffonné, mon plan, mais il tenait la route.

Je n’y voyais pas clairement, distrait par les tâches de café, censé cacher les voies les plus courtes, censé me tenir éveillé pour profiter de chaque paysage, que je découvrais en sortant des sentiers battus.

J’avais un plan.

Je suis parti sans boussole, sur mon vélo (pour être honnête, celui d’une amie) et j’attaquais la route.

Sans pitié, à chaque carrefour, coup de pédale après coup de pédale, je m’accrochais à ma selle et je ne lâchais pas prise. Je fermais les yeux, parfois.

Je serrais le guidon, toutefois.

Je ne me laissais pas faire, la route m’était hostile, d’une bosse à l’autre, elle me faisait danser et crier, mais sa beauté était indéniable.

Elle était là ! Me défiant ! Sûre d’elle !

M’invitant à la conquérir…

J’avais un plan.

Partir sans consulter Google, ni rien d’autre d’ailleurs.

Partir sans certitudes et sans “à priori”. Partir seul !

Avec dans mon sac à dos, toutes mes peurs, qui pèsent des tonnes, tous mes maux, tout mon linge sale, qui me ralentissaient, qui me freinaient de plus en plus et qui me hantaient sans que je puisse y échapper.

J’ai remis ma procrastination à demain. J’ai repris mon courage à deux mains. (J’ai fait mon jeu de mots à deux balles 😅)

Et j’engageais la route, comme si plus rien n’existait, comme si aucun danger ne me guettait, comme si tout dépendait de moi.

Et… Me voilà !

J’y suis, moi, à destination !

J’avais un plan et je l’ai suivi… J’avais juste pas d’itinéraire !!