Elle est à moi... Du moins...J'ai cru

Un regard a suffi.

À sa vue, je fus à elle et elle fut à moi.

Elle l’ignorait, je l’avoue, mais elle m’avait atteint.

Je me souviendrai de ce jour, j’en ai déjà parlé, j’en parlerai encore, mais je sais qu’un jour je me tairai.

Ça a longtemps duré, mais pas suffisamment, pas comme je le voulais.

Elle l’ignorait. Mais elle était à moi.

Son avis ? Qui sait ? Je ne lui ai pas demandé. Elle était à moi et ça me suffisait. Même si elle l’ignorait.

Elle l’était, je vous l’assure, du moins c’est ce que je croyais. Mais en me rapprochant d’elle, elle reculait.

Je lui courais après, j’accélérais le pas, je reprenais mon souffle, adaptait ma course et lui courais après.

Je n’ai jamais cessé de courir, mais je ne l’ai jamais dépassée, parce qu’elle à son tour, courait plus vite que moi.

Tel un mirage, elle était là, belle, pleine d’espoir.

Tel l’horizon, elle m’encourageait mais fut inatteignable.

J’ai couru, je vous l’assure, du moins, je le croyais.

Mais quand le mirage s’éteint, que l’horizon disparaît, n’est-ce pas cela le vrai désespoir ?

Que sais-je ?

J’ai trop pensé ! Trop planifié ! Trop interprété !

Je me suis pris un râteau et le mur avec !

J’apprends peu à peu à apprécier la soupe, car j’y ai perdu des dents.

J’apprends pas à pas, à reprendre la course car Cupidon m’a fléché le talon.

J’attends, j’apprends, j’avance en tout cas… Et c’est bien suffisant.